Grand écart entre les aéroports Nord et Sud européens pour les coûts de touchée
Les intervenants du congrès de l'Union des aéroports français ont brossé un sombre tableau d'aéroports à la traîne de la reprise du trafic aérien mondial, à la compétitivité en berne et à l'avenir incertain pour les plus modestes d'entre eux. Selon le président de Vinci Airports, « la France est au 13e rang de la reprise d'activité sur les 14 pays dans lesquels nous opérons », en pointant du doigt une régulation peu propice au développement du trafic, une taxation toujours plus lourde et un Etat au rôle incertain. La France est aussi le seul pays où les taxes sont majoritaires dans les coûts de touchée. Elles en représentent 58 %. Paradoxalement les aéroports français ne sont pas les plus chers d'Europe avec un coût de touchée moyen de 33 euros par passager en 2023, comparé aux Pays-Bas (67,8 euros), au Royaume-Uni (57 euros), à l'Allemagne (50,1 euros), l'Autriche (50,5 euros) et la Suisse (41,3 euros).
L'analyse de l'APNA :
L’explication d’un écart aussi élevé entre aéroports français et européens du Nord, tient beaucoup au subventionnement public des petits aéroports régionaux, tandis que les aéroports parisiens sont dans la moyenne des coûts. Cet écart de coût de touchée entre aéroports prend son sens entre aéroports européens du Nord émetteurs de tourismes et ceux du sud (France, Italie, Espagne), récepteurs de tourisme qui sont en concurrence entre eux. Ainsi, si le coût de touché est de 33€ par passager en France, il n’est plus que de 21 € en Espagne pays où le trafic aérien est déjà supérieur de 11,6 % au niveau d'avant-Covid, quand celui des aéroports français est encore inférieur de 3,2 %.